Au cours des trois dernières décennies, les pouvoirs publics ont été sommés de rendre davantage compte de leur action. Le secteur public, jugé rigide, peu innovant et coûteux, est peu à peu enjoint de s’inspirer du contrôle de gestion des grandes entreprises, et notamment des indicateurs d’activité et de performance.
Une nouvelle gestion publique s’élabore ainsi peu à peu, avec notamment l’apparition du métier de contrôleur de gestion. Mais ce n’est qu’avec l’introduction de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) du 1er août 2001 qu’un véritable pilotage des dépenses et une responsabilité accrue des gestionnaires publics est organisée.
Dans cet article, nous allons de tâcher de comprendre de quelle manière le pilotage de la performance est envisagé, avec quels enjeux et surtout avec quels outils.
La Mise en place d’indicateurs de performance
Dans un premier temps, le pilotage par la performance passe nécessairement par la mise en place d’indicateurs de performance.
Un indicateur de performance, c’est une information qui permet d’aider un décideur à conduire une action vers l’atteinte d’un objectif ou d’en évaluer le résultat.
L’élaboration de ces indicateurs se révèle ainsi particulièrement délicate dans la mesure où, dans le domaine public, les objectifs ne sont pas toujours bien définis. De plus, peuvent également se poser des problèmes de choix d’indicateurs ou d’interprétation des chiffres.
C’est pourquoi, cette étape doit être effectuée avec soin, et doit être personnalisée à chaque structure.
La Modernisation du système d’information
La modernisation du système d’information constitue un défi de taille.
A l’heure du numérique, cette mue nécessaire permet d’envisager des gains de performance colossaux avec :
- la mutualisation des infrastructures matérielles et logicielles
- l’industrialisation des tâches et l’optimisation des processus métiers
- la mise en place de la dématérialisation
- la mise en place de l’informatique embarquée
Pour les structures concernées, l’une des difficultés est de pouvoir évaluer les offres disponibles, notamment en matière d’offres logicielles.
Pour la gestion comptable et budgétaire, dans le cadre de cette modernisation, l’Outil Chorus Pro, mis à disposition par l’état, permet la mise en place de la facturation électronique au sein de tous les établissements publics. L’outil de gestion comptable et budgétaire des structures doit donc être compatible avec Chorus pro, et permettre une gestion budgétaire et comptable respectant les règles du décret GBCP.
La mise en place d’une culture de contrôle de gestion
Enfin, pour piloter au mieux cette amélioration de la performance, il sera nécessaire de mettre en place une nouvelle culture administrative.
C’est ainsi toute la chaîne hiérarchique des établissements qui doit être formée aux méthodes de gestion par les objectifs. De plus, les processus de l’établissement doivent être formalisés et répertoriés dans des référentiels, de façon à capitaliser sur les expériences acquises dans le temps.
Enfin, cette culture de contrôle de gestion se manifeste par la mise en place d’une démarche qualité, d’une gestion des risques et du contrôle interne comptable, désormais obligatoire pour tous les établissements publics.
Ainsi, tandis que le modèle bureaucratique des administrations est soumis à différentes règles, rigidité et hiérarchie, le management par la performance introduit les notions d’objectif, d’autonomie, de responsabilité et de résultats qui établissent un tout nouveau modèle en matière de gestion publique.
Pour mettre en place ce pilotage de la performance, l’élaboration d’indicateurs de performances, la modernisation du système d’information et la mise en place d’une culture de contrôle de gestion seront 3 étapes indispensables. Une fois les outils et les méthodes adoptées, et la nouvelle organisation mise en place, de nouvelles questions restent en suspens, notamment sur la gestion de la contrainte budgétaire ou encore, de l’autonomie accordée aux agents.