Voici plusieurs années que les différents gouvernements successifs ont mis en œuvre la transformation digitale au sein du secteur public. Parce que cette transformation permet une amélioration de la productivité, une réduction des coûts et qu’elle correspond également aux nouveaux usages des Français, plutôt en avance dans ce domaine (la France est au 8e rang des pays européens en matière de contact de leur administration via Internet devant l’Allemagne et le Royaume-Uni), il n’y a que des bénéfices pour les administrations à suivre les nouvelles réglementations qui encouragent vers toujours plus de modernisation des systèmes d’information et des process.
Selon la dernière enquête de Gartner intitulée « 2018 CIO Agenda: Government Insights », la transformation digitale serait plus importante dans le secteur public que dans les autres secteurs, exception faite de la défense et du renseignement.
Les priorités des DSI du secteur public
Au rang des priorités, les DSI du secteur public citent en premier lieu ce qui concerne le risque et la sécurité (13%) suivi par la gouvernance, la conformité et la réglementation (12%), puis enfin les améliorations technologiques (11%).
Alors que 17 % des répondants estiment qu’ils augmenteront leurs dépenses en matière de sécurité informatique, 5 % considèrent que cette sécurité n’est pas essentielle à la réalisation de la mission de la structure. Gartner estime ainsi que ce domaine n’est pas considéré comme différenciant en matière de mission publique, mais qu’il bénéficie toutefois d’une prise de conscience due à la multiplication des problématiques de sécurité et à leurs éventuelles conséquences.
Notons également que la sécurité est également de plus en plus encadrée par le réglementaire, avec entre autre la nécessité de s’adapter aux exigences de la CNIL et du nouveau Règlement Général sur la Protection des Données, dont la mise en oeuvre est éminente (mai 2018).
Du côté des priorités technologiques, les DSI du secteur public ciblent actuellement le Cloud (19%) la Business Intelligence et l’Analytics (18%) puis enfin les infrastructures (11%).
Les nouvelles tendances de la transformation digitale publique
Selon une récente étude réalisée par Markess, on observe à l’horizon 2020 une évolution des enjeux de la transition digitale pour le secteur public. Il ne s’agit plus seulement d’optimiser le fonctionnement interne, de réduire les coûts ou encore de se conformer à la réglementation mais d’intégrer au sein des évolutions technologiques l’amélioration de la relation avec les usagers, l’optimisation des processus documentaires et de la gestion des connaissances ou encore la gestion et l’exploitation des données.
Ainsi, on note qui ne s’agit plus uniquement de transformation sous l’angle informatique et technologique, mais biens de renouveau dans les modes d’organisation avec par exemple la valorisation de nouvelles compétences dans les domaines de l’informatique ou de la gestion des données, la mise en place d’une culture entrepreneuriale ou de modes opératoires innovants (méthodes agiles, mode start-up) ou encore le recours à des nouvelles technologies telles que le cloud computing.
La dématérialisation, nouveau pré-requis de gestion
Sur le plan des outils, dématérialisation et automatisation de processus ont la part belle, notamment en ce qui concerne la dématérialisation de la chaîne comptable.
Dématérialisation et automatisation de processus permettent la réduction des délais de traitement, l’amélioration de la collaboration entre ordonnateurs et agents comptable, ainsi qu’une meilleure gouvernance et maîtrise du pilotage.
La dématérialisation est également nécessaire en matière de mise en conformité, avec l’obligation pour les fournisseurs de la sphère publique (ministères, établissements publics, collectivités) d’envoyer leurs factures au format électronique sur le portail Chorus Pro, et un règlement européen qui se dirige vers une dématérialisation accrue des échanges entre les pays membres. Enfin, la dématérialisation permet une réduction des erreurs et des risques de fraude.
Système d’information public : penser la pérennité
Enfin, le secteur public doit considérer parmi ses priorités la nécessité de disposer de solutions compatibles entre elles, complémentaires et qui peuvent communiquer ensemble. Ces solutions doivent pouvoir être omnicanales, mobiles, faciles à utiliser, et bien entendu conformes au contexte réglementaire, pour que les bouleversements actuellement mis en oeuvre au sein des systèmes d’informations soient les bases d’un système pérenne et efficace dans le temps, favorisant ainsi un investissement optimal des ressources publiques.
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